Quatre pièges à éviter pour mieux comprendre la guerre du Haut-Karabakh


    Depuis que les sirènes de guerre dans le Haut-Karabagh entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie commence à s'entendre, le 27 septembre 2020, les politistes, reporters, journalistes de guerre en France ont inondé l'espace médiatique et politique par une énorme quantité d'informations sur le conflit. Sensationalisme, erreurs géographiques et historiques, présentation des sources non-officielles comme officielles, images photoshopés, prise de position grossière position partisan etc.... Certains journalistes français ont reçu la menace de mort après avoir décrit la liaison dangereuse entre l'extrême droite française et l'Arménie, la Libé faisant même marche arrière en retirant l'article de son site internet. J'ai remarqué que certaines voix s'élèvent déjà, appelant à respecter l'objectivité et à dénoncer la position très pro-arménienne dans la presse française !  

  Ce qui est plus choquant, c'est l'approche orientaliste qui se profilent dans le choix des mots par les éditorialistes  : comme s'il s'agissait de la guerre civilisationnelle entre un pays musulman d'un côté et chrétien de l'autre. C'est vraiment decevant, cette vision malhonnête, d'autant que certains d'entre les journalistes n'arrivent pas à comprendre (ou ne cherche pas à le faire) le minumum. L'extrême-droite néerlandais s'associe vite au discours civilisationnel et appelle à lutter contre l'expansion musulmane et au barbarisme(sic!). 




  j'ai essayé de regrouper ci-dessous 7 points à faire attention quand  vous liser un article ou un billet sur le conflit : 

1)  Confondant le statut juridique du Haut-Karabakh selon le droit international dans son billet, posez par exemple cette question à Regis Genté, plume fiable et homme respectable basé à Tbilissi, reporter des actualités du Caucause pour la RFI  et pour bien d'autres médias français :   Pourquoi vous ne faites pas la distinction entre le Haut-Karabakh et sept rayons (départements) occupés qui se trouvent autour de celui-ci ?  Car, le théâtre de guerre se porte essentiellement, mais pas toujours en raison de la spécificité géographique du terrain, sur les départements occupés, terre brulée et fantôme, comme lon voit sur les vidéos prises par le retrait des soldats arméniens. Il se voit clairement que lArménie na pas réussi à peupler, et dune certaine manière à coloniser 12 milles km2 quelle a occupé en dehors de la province sécessioniste (4.400) sous prétexte dassurer à celle-ci un cordon sécuritaire : les maisons rasées jusqu’à ses fondements dans les villages azéris, conquis en 1993 par les milices arméniennes, rappellent le Hiroshima de 1945. Pourquoi lArménie persiste à garder sous son contrôle militaire ce type de territoires en privant un million dAzéris de ses droits de vivre sur leurs terres natales 



2) Les français d'origine arménienne est surrepresenté sur l'espace académique et universitaire en France si l'on fait une comparaison avec les français d'origine azerbaïdjanaise. Les chercheurs azéris sont presqu'absents du monde universitaire et médiatique en France. Cela a des raisons historiques, le nombre de Français d'origine arménienne s'élevant à quelques centaines de milliers (620 000, selon certains dans la diaspora arménienne),  l'un trouve facilement cette situation plus que normal. Mais, la proportion "injuste" pour les Azéris joue son rôle directement dans la représentation globale des évènements dans le Haut-Karabakh. Les médias font recours à ces chercheurs, qui à leur tour, relayent une description unipartite de la situation. Par exemple, Gaïdz Minassian parle du Haut-Karabakh comme "Sparte", appelant depuis Paris à se battre jusqu'au dernier...perdant son humeur universitaire, il piétine la vérité tragique sur la situation des Ouïghours en Chine, en les qualifiant de panturquiste : Pour le simple fait qu'ils sont turcophones, selon le maître de conférence en sciences politiques ils "seraient la raison pour laquelle la Chine soutient l'Arménie dans le conflit du Haut-Karabakh". 

3) Djihadistes syriens se battant contre les Arméniens dans le Haut-Karabakh. Même le président de la République en a parlé il y a quelques jours. Les Arméniens parlent des Pakistanais et Afghanes...bien...Retenez bien,  cette vision du conflit est belle et bien identitaire. L'objectif est que l'audience ait une telle perception que l'Arménie se bat contre la barbarie, contre l'islamisme djihadiste, en bref, la croix contre le croissant ! une telle vision est dangereuse et on sent toute de suite, la sauce de l'extrême droite française...le discours dans lequel se retrouve vite les autres intéressés, comme Laurent Wauquiez. Ignorant de la situation actuelle dans le Caucause, Laurent Wauquiez a pris cette piste,  posant devant la carte de la grande Arménie : la carte illustrant les grands pans de territoires géorgiens, turcs, iranien, voire irakien, sans parler de ceux de l'Azerbaïdjan, intégrés à l'Arménie.  Les Ministère des Affaires étrangères de la Géorgie et Turquie ont déjà réagi à ce malentendu. 



3.1 l'Azerbaïdjan est un ex-pays communiste et le taux de pratiquants dans le pays est tellement bas que le pays est considéré le champion dans son domaine parmi d'autres pays musulmans. Le conflit n'a rien à voir avec la religion. Malgré cela, les médias soulignent inscrupleusement le transfert des djihadistes syriens vers l'Azerbaïdjan, sans qu'il y ait la moindre preuve.

3.1 L'Azerbaïdjan est un pays à très grande majorité chiite, du coup, donc ennemi aux yeux des djihadistes sunnites. Un connaisseur moyen de la religion musulmane comprendrait facilement l'incompatibilité entre les motivations dhihadistes et la défense d'un pays chiite duodécimain

4) Faire une liaison entre l'Azerbaïdjan et ses opérations militaires et le génocide arménien. "Les enjeux mémoriels vont dans le sens des Arméniens suite au génocide de 1915. C'est une approche à prendre en compte." , me dit une source française. Le théâtres des évènements qui ont mené aux massacres des Arméniens en 1915 n'ont rien à voir avec l'Azerbaïdjan et le terrain socio-politique caucasien. Les opérations militaires se limites aux territoires du Karabagh, mais pas elles ne concernent pas l'ensemble de l'Arménie. D'après l'AFP, 50% de la population (75 milles habitants) du Haut-Karabakh ont déjà été évacués depuis les zones de guerre. La majeure partie des territoires sujets aux opérations militaires sont des zones inhabitées, fantômes.  

Comments

  1. N'oublions pas les organisations terroristes arméniennes qui sont bien connues en France notamment. L'Asala ne se cache pas. Au contraire ses membres sont fiers de commettre les crimes terroristes. On peut qualifier cette approche impartiale au conflit de la part de la France, comme une cécité évidente qui peut mener à de graves conséquences. La France a de la chance de ne pas avoir des frontières avec l'Arménie, si non les terres de la France seraient aussi l'objet de convoitise de l'Arménie, comme le sont les terres de tous les voisins de l'Arménie. L'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie, l'Iran, l'Iraq. Regarder attentivement la carte de l'Arménie qu'on présente souvent en tant que "preuve historique". Il faudrait au peuple arménien faire un long chemin pour sortir de cette impasse où ils sont à présent. Désolée

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